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L’association Sovape s’intéresse à la perception des risques du vapotage par rapport au tabagisme. Constat préoccupant : l’e-cigarette pâtit toujours d’une mauvaise image auprès des Français
Depuis 2019, l’association Sovape organise avec BVA un sondage sur la vape auprès des Français. Plus précisément, la perception du risque de la vape par rapport au tabac. La 3eme édition de cette étude, plus de 10 ans après l’apparition de la cigarette électronique en France démontre qu’il reste encore du chemin à parcourir en terme de communication et de combats à mener contre l’absence de connaissance et parfois, la désinformation.
La méthodologie retenue est détaillée en bas de cet article.
Vapoter est aussi risqué que fumer pour 4 Français sur 10…
Première info de cette étude et pas des moindre : 42% des sondés estiment qu’il est aussi dangereux de vapoter que de fumer. Un chiffre aussi inquiétant que persistant (45% en 2019 et 47% en 2020). Plus grave, 10% des personnes interrogées pensent que la vape est plus dangereuse que fumer du tabac. Ce chiffre est constant lui aussi par rapport à 2020.
Autre méconnaissance particulièrement répandue, 80% des sondés pensent que la nicotine est cancérigène (en progression de 2% par rapport à l’an dernier). Seule 9% pense l’inverse (contre 13 l’année précédente). Quand on rentre dans le détail, 70% des fumeurs et 63% des vapoteurs ont cet avis sur la nicotine.
Rappelons, au passage, l’existence de l’excellent documentaire You don’t know nicotine, signé Aaron Biebert, qui expose en détail le rôle et les origines du stimulant le plus décrié de la planète.
A défaut des media, en appeler aux pouvoirs publics !
L’association SOVAPE tire la sonnette d’alarme. « Le vapotage est une opportunité qu’il faut intégrer dans les plans de lutte contre le cancer, pour mieux combattre le tabagisme, premier facteur de risque, écrit l’association dans un communiqué. Plus de 99 % des vapoteurs utilisent le vapotage pour réduire le tabagisme ou en sortir. Pourtant, la réglementation s’est uniquement focalisée sur la peur d’un usage par des non-fumeurs, en particulier les jeunes. Avec plus d’une décennie de recul, le vapotage apparaît clairement comme une porte de sortie du tabagisme sans être une entrée vers celui-ci. Partout où le vapotage se développe, le tabagisme juvénile régresse. »
« Pour lutter contre le Covid-19, les pouvoirs publics et les autorités de santé ont établi une balance bénéfice/risque de la vaccination appuyée sur les faits scientifiques, rappelle l’association. Des incitations officielles claires ainsi qu’une forte mobilisation des professionnels de santé ont poussé la population à agir dans le but de se protéger.
Concernant le vapotage, l’absence d’engagement des pouvoirs publics et des autorités de santé n’est plus acceptable. Il est essentiel, pour la santé publique, qu’ils se saisissent de cette opportunité inédite et historique pour accélérer le déclin du tabagisme et des méfaits qu’il provoque chaque année : 75 000 morts évitables, cancers, maladies respiratoires, maladies cardiovasculaires… ».
Alors que se discutent actuellement les plans de lutte contre le cancer, indique Sovape. Selon l’INCa, 20 % des 382 000 cas de cancers qui se déclarent chaque année sont liés au tabagisme, dont 80 % des cancers du poumon.
Avec 14 millions de fumeurs en France, le vapotage n’est pas un problème. C’est une solution.
Méthodologie de l’étude SOVAPE/BVA
La méthodologie de l’enquête demeure inchangée, avec une représentativité tout à fait stable depuis 2019. Sur les 1 003 répondants, on recense 23 % de fumeurs, 32 % d’anciens fumeurs et 43 % de personnes n’ayant jamais allumé de cigarette. Ce même panel regroupe aussi 10 % de vapoteurs, 11 % d’anciens vapoteurs et 77 % d’individus qui n’ont jamais essayé.