La lecture de la presse et de l’actualité réserve souvent son petit lot de surprises. Et parfois, les informations se télescopent de façon tellement lunaire que cela en devient gênant…
Les puffs, c’est mal !
Le sénat a voté pour interdire les “puffs”. Après l’Assemblée nationale en décembre dernier, les sénateurs ont à leur tour approuvé à l’unanimité l’interdiction des petites cigarettes non rechargeables. Notre nouvelle ministre de la santé, Catherine Vautrin, accompagnée de la députée écolo F Pasquini n’y est pas allée par quatre chemins :
“Le marketing de ces produits est conçu pour attirer les jeunes avec des couleurs, ces fruits et ces parfums, ces prix bas. C’est un danger sanitaire pour les plus jeunes (…), un fléau sanitaire, social et environnemental !”
Non, la ministre ne parle pas du cannabis, de la cocaïne, des agressions dans la rue, des attaques au couteau ou autre joyeuseté rigolote pour un mauvais regard mais bien de la vape.
Si c’est vrai, c’est très grave !
C’est donc une nouvelle étape qui est franchie dans un processus qui doit être à présent validé par Bruxelles. Une fois notifiée, la commission Européenne aura 6 mois pour, à son tour, se prononcer.
j’avais déjà évoqué dans un précédent article l’année dernière mon avis ici sur les puffs.
Pour résumer mon article, les “jeunes, ados” essaient la puff en zéro nicotine au lieu d’essayer la clope.
Conclusion : ils n’optent ni pour l’une, ni pour l’autre.
Je serai assez taquin et taxé de populisme pour affirmer en écrivant qu’une fois de plus, nos zélus travaillent sur des textes, qu’ils votent, que cela ne présente aucun intérêt et que le résultat sera complètement contre-productif…
“France, les ados lâchent la clope”
Et là, je tombe sur une étude “Enclass” 2022 publiée en janvier dernier. D’un naturel curieux, je commence la lecture : cette seconde édition a permis d’analyser les réponses de 9.566 collégiens et lycéens, qu’il s’agisse de consommation d’alcool, de cannabis ou de tabac. Bonne nouvelle, tout les chiffres sont en diminution. Au sujet du tabac, quand 21% d’entre eux avaient déjà essayé de fumer en 2018, ils n’étaient plus que 11,4% en 2022, soit une baisse de presque 50% !
Comme l’indique l’OFDT dans son communiqué de presse, le vapotage continue de progresser avec, pour la première fois, un usage qui devance la cigarette. Mais surtout, c’est son utilisation qui se modifie. Les jeunes expérimentent et abandonnent sans pour autant, se mettre à la clope ce qui valide que l’effet passerelle n’existe pas ou uniquement dans la tête de nos députés et ministres.
Tiens donc, pendant la terrible giga épidémie de pufff pufff, les ados ont moins fumé et ont expérimenté moins longtemps la vape…
En résumé :
En 2022, les adolescents essaient la vape et l’abandonnent assez rapidement à la place du tabac (souvenez vous, l’épidémie de puff tant décriée par la classe politique). Pareillement, ils ne sont pas si nombreux que cela à vapoter et…comme par hasard, cette tendance a le même momento que la baisse du tabagisme observé sur cette même population.
Notre ministre de la santé, sous l’impulsion héroïque d’une députée écologiste fait voter une loi pour interdire les puffs dans le commerce alors que, en même temps, des éléments démontrent une nouvelle fois l’efficacité de la cigarette électronique face à la consommation du tabac chez les jeunes.
Reste à savoir si ces derniers tiendront compte de ces informations pour, éventuellement, peut-être…revoir leur copie au sujet du “programme national de lutte contre le tabagisme” qui s’attaque frontalement au vapotage malgré son efficacité pour arrêter de fumer.
On peut toujours rêver…