Et les seuls qui sont officiellement autorisé appartiennent tous à l’industrie du tabac
Le marché de la cigarette électronique aux USA est-il condamné à vie ? C’est en tout cas la question qui se pose après la récente annonce de la Food and Drug Administration (FDA).
L’organisme de santé a affirmé avoir désormais traité plus de 99 % des demandes d’autorisation de mise sur le marché qui lui avaient été adressées. Des demandes qui représentaient près de 26 millions produits de la vape. Le résultat ne laisse que peu de place au doute quant à la volonté des États-Unis d’éradiquer complètement le vaping. Sur les 26 millions de produits pour lesquels des autorisations de vente ont été demandées, seuls 23 ont reçu l’autorisation d’être vendus sur le territoire. 20 sont des produits de la vape, et 3 du tabac chauffé…
Et comme on peut s’en douter, qui sont les heureux élus ?
Ces 23 produits appartiennent tous sans exception à l’industrie du tabac puisque lesdits produits sont de marque NJOY LLC, qui a récemment été rachetée par Altria, R.J. Reynolds Vapor Company, filiale du cigarettier éponyme, et Logic Technology Development LLC, marque dont le propriétaire est Japan Tobacco International. On est ému et admiratif face à cette incroyable réussite…
Tous les autres produits qui n’auront pas obtenu leur blanc seing sont donc considérés comme illégaux.
Un scénario catastrophe pire que prévu
Depuis plusieurs années, les spécialistes et professionnels de la vape alertaient sur le fait que pour répondre aux exigences réglementaires de la PMTA, les études scientifiques demandées coûteraient plusieurs millions de dollars aux fabricants. Des sommes astronomiques que seules quelques très rares marques auraient les moyens de payer. Dans une étude conduite en 2021, ECig Intelligence prévoyait qu’environ 80% des produits de vapotage pourraient disparaître à cause de cette procédure. Finalement, il s’avère que cette estimation, déjà dramatique à l’époque, était sous-estimée.
Les vapoteurs américains continuent d’avoir accès à de nombreux produits de la vape car l’application de la loi et des réglementations est lente. Les shops continuent d’écouler leurs stocks mais sans une énorme épée de Damoclès au dessus de la tête. Néanmoins, la législation a fait d’énormes dégâts dans la profession. D’abord, le nombre de vape shops a drastiquement diminué. Si certains ont survécu et fait le choix de poursuivre leur activité, ils sont pour la plupart dans l’illégalité la plus complète puisqu’ils n’ont, officiellement, que le droit de vendre les 20 produits autorisés. Une quantité loin d’être suffisante pour satisfaire les clients et ainsi espérer tirer un revenu correct de leur profession. Ils continuent alors de vendre d’autres produits, quitte à être hors-la-loi. Mais pour combien de temps encore ?
Le mieux du pire en moins bien…
Ensuite, tous les petits fabricants dont les produits ont été refusés par la FDA, ou qui n’ont pas eu les moyens de demander une PMTA, ont soit fermé boutique, soit fait le choix de se tourner vers d’autres types de produits. Outre Atlantique, les shops s’orientent à présent sur le cannabis, les dérivés du cannabis, champignons, le CBD. Les produits de sevrage tabagique vont et sont petit à petit abandonnés.
Quelques-uns continuent de fabriquer leurs produits et de les fournir à des clients, mais sont, eux aussi, dans l’illégalité. De là à ce qu’ils fabriquent eux-mêmes leurs produits sans aucun contrôle qualité avec les risques que cela suppose, le résultat de ces réglementations visant à protéger les consommateurs auront atteint exactement l’inverse du résultat voulu (ou pas…)
USA, le pays de la liberté ? A vous de juger…
