Patatras ! Les “études” qui prouvent l’effet passerelle de la vape sont bidons…

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Temps de lecture : 5 mn

Une méta-analyse sur la vape et les ados décortique les “études” sur l’effet passerelle et les résultats sont sans appels

De quoi s’arracher les cheveux. L’extrême majorité des études sur le lien entre vapotage et le risque d’un tabagisme ultérieur chez les adolescents est de qualité exécrable. « Les preuves actuelles de l’ampleur de l’effet de passerelle ne sont pas concluantes », résument sobrement les chercheurs de l’Université du Queensland (Australie). Leur méta-analyse a été publiée dans la revue Addiction. L’équipe menée par le Dr Gary Chan montre notamment des lacunes critiques de prise en compte de facteurs clefs dans le tabagisme adolescent et de sérieux biais d’attrition dans plusieurs suivis. Ca la fiche mal tout de même…

Globalement les études analysées ont une valeur E d’indice de confiance de 1.92. Ce chiffre montre leur très faible robustesse à un facteur confondant qui n’aurait pas été pris en compte. Or la plupart des études ont omis de nombreux facteurs clefs connus au tabagisme adolescent. Les chercheurs soulignent également un fort risque de biais des éditeurs à privilégier les études montrant un effet de passerelle sensationnel, même lorsqu’elles portent sur des échantillons minuscules et sont de qualité médiocre.

Une méta-analyse enfin rigoureuse

De précédentes méta-analyses des études sur les liens entre vapotage et tabagisme chez les jeunes ont été menées avec certains des auteurs des études évaluées. C’est par exemple le cas de la méta-analyse publiée par JAMA Pediatric en 2017 où trois des cinq auteurs sont aussi auteurs d’études évaluées par leur propre méta-analyse. Pour faire simple, les auteurs étaient partie prenantes….

Le même conflit d’intérêts a été reproduit dans le chapitre dédié à cette question du rapport de la National Academy of Science américaine (NASEM) de janvier 2018, qui reprend d’ailleurs largement la méta-analyse publiée par le JAMA Pediatric. 

La publication, en juillet 2020 sur le site de la revue Addiction, de la méta-analyse menée par une équipe de l’Université du Queensland (Australie) était donc bienvenue pour avoir une analyse indépendante dénuée de conflit d’intérêts et sérieusement menée. Pourtant, ses résultats ont été passés sous silence par les réseaux prédominants sur le sujet. Et pour cause, elle invalide la qualité des études les plus citées pour affirmer le soi-disant effet passerelle.

Dix études sur onze présentent des soucis de rigueur et d’analyse…

Derrière un résumé à la tournure diplomatique, le contenu en détail de la méta-analyse publiée dans la revue Addiction passe au hachoir les soi-disant « preuves » que le vapotage causerait le tabagisme des adolescents. Sur les 11 études auscultées, les chercheurs évaluent « qu’une étude présente un risque modéré de biais, cinq ont un risque grave et cinq comportent un niveau critique de biais ». Pour faire simple, les modèles pris en compte sont faux ou fortement non représentatifs.

Les chercheurs du Queensland ont évalué plusieurs critères pour évaluer la qualité des études. En premier lieu vu son importance, l’analyse de la prise en compte des facteurs confondant dans les estimations de ratio de risques. Et les résultats sont effrayants. Les lacunes de prises en compte de facteur confondant sont catastrophiques dans la plupart des études, notamment nord-américaines. 

« Seulement deux des onze études ont été ajustées pour au moins la moitié des principaux facteurs de confusion. Bien que le tabagisme familial et des pairs sont des déterminants clefs du tabagisme, seules les études n° 5 et n° 6 ont été ajustées pour l’influence de la famille et des pairs respectivement », souligne l’équipe menée par le Dr Gary Chan. Pour le dire clairement, une telle lacune sur ce sujet disqualifie neuf des onze « études » qui n’auraient pas dû même être publiées avec si peu de professionnalisme.

Autre lacune, le biais d’attrition !

Le biais d’attrition concerne le nombre de personnes ayant quitté le suivi en cours d’étude et la manière dont les auteurs ont tenu compte de ces personnes perdues de vue. Quatre études ont une attrition de plus de 40 % des jeunes suivis et seules trois recherches en comptent moins de 20 %. Les échantillons de personnes restantes avaient des caractéristiques sociodémographiques et de facteurs de risques très différents que les perdus de vue. Seules trois études ont tenté d’évaluer le biais d’attrition, dont une a simplement attribué le statut de fumeur à tous les perdus de vue. Ce qui en clair signifie que l’échantillon étudié afin de démontrer l’effet passerelle perd encore plus de sa pertinence.

Mais pour la Commission Européenne, pas de problème…

Le bilan sur la mauvaise qualité des études est cinglant. Pourtant, cela n’a pas empêché le Comité scientifique de la Commission européenne SCHEER (encore un machin…) de les prendre pour référence dans son rapport sur le vapotage en préambule de la révision de la directive TPD.

Après la révision de sa version préliminaire, le SCHEER a intégré la référence à cette méta-analyse de l’Université du Queensland dans son rapport final, mais sans véritablement en prendre la mesure. Le commentaire du SCHEER donne l’impression qu’il n’en a lu que l’abstract. 

Malgré l’avertissement des auteurs de l’Université de Queensland, l’analyse scientifique du comité de la Commission européenne a échoué à évaluer de manière sérieuse le sujet.

Cette incompétence, engendrée par un manque de rigueur, de la fainéantise et d’énormes biais idéologiques, risque fortement de produire une politique défaillante à protéger la population dans l’Union européenne. Consolez vous, tout cela est payé par vos impôts !

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