Tabagisme mondial, l'OMS persiste et signe sur sa position anti-vape

Tabagisme mondial, l’OMS persiste et signe sur sa position anti-vape ( Saison 3, épisode 9)

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Temps de lecture : 7 mn

La 9eme conférence des parties (COP9) sur le tabac de l’OMS s’est tenu à Genève mi-novembre. En juillet dernier, le secrétariat de ce machin avait fait une petite présentation des mesures antivape et l’interdiction de tout débat critique : Circulez, il n’y a rien à voir !

Zéro Transparence !

Censé tenir un rôle administratif, le Secrétariat s’adjuge ainsi encore un peu plus les pleins pouvoirs.

L’opacité de la Convention gagne aussi un cran, alors qu’elle était déjà renforcée par la mise au secret, il a été décidé l’interdiction des journalistes indépendants et l’exclusion des associations d’usagers et de patients depuis plusieurs éditions. Après tout, pourquoi donc l’OMS se soumettrai à la transparence…En décidant de manière univoque l’absence de débat sur la question de la réduction des risques, le Secrétariat franchit une nouvelle étape dans la concentration dans l’opacité. Pour sauver les apparences, il annonce que ses décisions de recommandations anti-vape seront débattues lors de la prochaine COP 10. Après les avoir annoncées, diffusées et présentées comme faits accomplis entretemps, évidemment. On ne peut qu’être rassuré…

« La manipulation de l’OMS est en bonne voie pour diaboliser à la COP 9 les produits de réduction des risques tels que le vapotage. Cela est déguisé en simple rapport, mais l’OMS l’a bel et bien mis à l’ordre du jour cette année. L’OMS joue sur les mots par crainte que le monde ouvre les yeux sur sa croisade anti-vape motivée par l’argent et non par la science », explique Nancy Loucas, de la Coalition d’Asie et du Pacifique des défenseurs de la réduction des risques face au tabagisme (CAPHRA), au média RegWatch.

L’UE va t-elle soutenir la politique anti-vape de l’OMS ?

Cependant, des fuites très inquiétantes font redouter encore pire. Dans l’Express (UK), David Jones, que l’on peut supposer bien informé (ancien ministre britannique), annonce que l’Union Européenne (UE) va abonder dans le sens des mesures anti-vape poussées par l’OMS. L’émissaire de l’UE, qui était Anne Bucher lors de la précédente COP 8 à Genève en 2018, représente les 27 pays membres :

L’OMS a lancé une croisade anti-scientifique contre le vapotage, dont il est largement démontré qu’il aide des fumeurs à cesser de fumer. L’organisation fait constamment l’éloge des nations qui prennent des mesures de plus en plus draconiennes contre le vapotage. Ces décisions coûtent des vies (…) Tout comme l’UE, l’OMS est un organe bureaucratique, qui n’a pas de comptes à rendre au peuple britannique et vise à contrôler la politique de santé intérieure et à satisfaire ses propres préjugés. Le Brexit offre au Royaume-Uni une occasion unique d’affirmer sa souveraineté et de veiller à ce que sa politique de santé ne soit pas affectée par des ingérences extérieures », déclare David Jones, ancien ministre britannique chargé de la sortie de l’UE, dans l’Express (UK).

En résumé, si les informations de David Jones sont correctes, une validation de l’UE de la position de l’OMS sur la vape validerait à moyen terme la consécration du positionnement anti-vape de l’ensemble des politiques sanitaires. Mais dans les faits, que se passerait-il ?

Plus de contraintes, plus d’interdictions pour la vape

Politiquement et administrativement, ce positionnement permettrait à l’UE de se réfugier derrière les recommandations de l’OMS pour valider des réglementations techniques afin de mettre un frein à l’essor de la vape.

Comment ?

Elémentaire mon chère Watson : Justifier les taxes sur les arômes avant interdiction pure et simple, interdiction des systèmes ouverts (qui permettent d’alimenter votre cigarette électronique des jus que vous aimez) au profit des systèmes fermés (spécialité bas de gamme des cigarettiers…).

L’intérêt ? L’UE et ses représentants auront bon jeu de dire : C’est pas de ma faute, c’est la faute à l’OMS !

Bha voyons !

Mais l’OMS ne s’arrête pas là et j’espère que vous êtes bien assis !

Le Secrétariat de la Convention anti-tabac recommande déjà de privilégier la prohibition pure et simple de la vente et importation du vapotage, en suivant l’exemple des grands pays cigarettiers comme l’Inde ou la Thaïlande.

L’OMS ne recommande pas l’interdiction du tabac, mais seulement celle du vapotage

A défaut de prohibition totale, comme je l’ai écrit plus haut, il s’agit donc d’interdire les arômes autres que ceux du tabac et de complexifier au maximum l’accès à la vape, outil qui a permis à des dizaines de millions de personnes de sortir du tabac : Extrait du rapport 1029 du groupe sur la réglementation du tabac de l’OMS en page 313, concernant les recommandations du groupe : « Interdire la vente de système électronique de délivrance de nicotine ou de système électronique de délivrance de non-nicotine [sic!] dans lesquels l’utilisateur peut contrôler les fonctions du dispositif et les ingrédients du liquide – c’est à dire, les systèmes ouverts ».

Le niveau scientifique de certains membres du groupe TobReg de l’OMS est inquiétant, ou hilarant selon l’humeur. Par exemple, Jagdish Kaur préconisait dés 2017 dans l’Indian Journal of Public Health, de suivre le modèle Nord-Coréen de prohibition du vapotage. De son côté, Ranti Fayokun a présenté en 2019 des photomontages, d’enfants, dont un bébé, en train de vapoter, assurant le comité du Congrès des Philippines de leur véracité…

On baigne en plein délire…

A qui profite le crime ?

Pour mieux comprendre ce type de positionnement, il ne faut pas s’interroger sur le qui mais, le pourquoi. Comme je l’avais suggéré dans un article précédent (https://cigconcept.fr/loms-tire-la-sonnette-dalarme-contre-le-cigarette-et-veut-une-reglementation-severe), il faut savoir ou va l’argent. Et quand vous avez la réponse, vous comprenez beaucoup de choses :

Avec 18 États-cigarettiers membres de la Convention, tels que la Chine, l’Inde ou la Thaïlande, représentant plus de la moitié des ventes de cigarettes dans le monde, auxquels s’ajoutent les pays producteurs de tabac comme le Brésil et le Zimbabwe, les pressions internes à la Convention anti-tabac de l’OMS pour faire perdurer le tabagisme en sabotant le vapotage sont fortes. L’intérêt des vendeurs de médicaments aux fumeurs tombés malades par le tabagisme est tout aussi élevé en terme financier. Les deux secteurs dépassent les 200 milliards $ de chiffres d’affaires annuels.

En somme, c’est comme si vous demandiez à des pyromanes comment lutter contre les incendies…

Pour les États, ce sont plus de 600 milliards $ par an de revenu grâce aux taxes du tabac.

Face à ces 1 000 milliard $ annuels, les voix des bénévoles des associations de défense du droit à la réduction des risques ne semblent pas peser lourd.

À l’exception des Britanniques, dont les autorités de santé privilégient le droit à la réduction des risques avec des résultats convaincants en termes de santé publique. Mais y a-t-il encore quelqu’un pour s’en soucier à l’OMS ?

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